𑀧𑀸𑀡𑀸𑀢𑀺𑀧𑀸𑀢𑀸 𑀯𑁂𑀭𑀫𑀡𑀻 𑀲𑀺𑀓𑁆𑀔𑀸𑀧𑀤𑀁𑀲𑀫𑀸𑀤𑀺𑀬𑀸𑀫𑀺

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Prévenir et détruire les mauvaises habitudes.

Il est certainement inutile d’insister sur les conséquences funestes des habitudes pernicieuses qui font tant de ravage parmi les enfants; tout le monde les déplore, et je ne sache pas cependant que les moyens de les prévenir aient été jusqu’à présent l’objet de recherches aussi sérieuses que le réclame l'importance du sujet. De tous ceux que l’on a proposés, à ma connaissance, il n’y en a point qui remédie au mal d’une manière satisfaisante. Ce ne sont que des palliatifs accidentels ou nuisibles que l’on emploie souvent quand le mal a fait des progrès incurables. Pour le couper dans sa racine, il faut en rechercher les causes, afin de les détruire. Ces moyens font partie, comme je l’ai dit, des études pédagogiques, et quoique je ne puisse ici en donner un développement complet, je crois néanmoins devoir montrer sur quelles bases ils reposent.

Ces habitudes s’acquièrent quelquefois spontanément lorsque le tempérament est développé de bonne heure; mais le plus souvent c’est par communication, soit dans les maisons particulières par les domestiques ou d’autres personnes, soit dans les pensions par la fréquentation de jeunes gens corrompus. Dans tous les cas, la première chose à faire est sans doute d’éloigner les personnes suspectes et d’exercer une surveillance très-minutieuse; mais comme il arrive souvent que malgré toutes les précautions possibles un enfant peut avoir des rapports dangereux, aussi bien chez lui qu’au dehors, ou que la surveillance soit en défaut, le seul moyen réellement efficace est de fournir des éléments à une occupation continuelle, soit d’esprit, soit de corps; car l’oisiveté est la cause première de ce vice. Par cette occupation on évite les occasions des communications, on prévient jusqu’à la pensée du mal, et alors il n’y a rien à craindre pour les instants où les précautions de surveillance peuvent être en défaut. Fournissez donc des éléments d’activité à l’esprit et au corps et vous détruisez le principe. Or, si l’on examine la situation des enfants soit chez leurs parents, soit dans les institutions, on verra que tout est propre à les entraîner. Chez leurs parents, une vie extrêmement molle, point d’activité, point d’énergie, point d’occupations réglées et obligatoires; des occasions continuelles d’échapper à la surveillance et une nourriture trop succulente. Dans les institutions, les occupations sont bien réglées, mais elles sont insipides et l’ennui du travail les y porte peut-être plus que toute autre chose; c’est pendant les longues et ennuyeuses études qu’ils s’y livrent souvent, et dès qu’ils en ont contracté l'habitude, ils profitent de tous les instants propices. Dans les récréations, abandonnés pour ainsi dire à eux-mêmes, n’ayant d’autres occupations que celles qu’ils se créent machinalement par des jeux inutiles ou nuisibles, une surveillance qui souvent n’est point assez minutieuse et qui est quelquefois rendue très-difficile par une disposition locale peu favorable, enfin un système d’instruction qui ne meuble point l’esprit de manière à lui fournir des sujets de penser à des choses utiles et agréables. Cependant, si c’est dans les institutions que les enfants trouvent le plus d’occasions de se perdre c’est aussi là que l'on peut plus facilement trouver le remède au mal, si toutefois on veut se donner la peine de faire ce qu’il faut pour cela. On y trouve les bases de ce remède, il ne s’agit que d’en tirer parti; des occupations parfaitement réglées, une nourriture simple et tous les éléments d’un genre de vie actif. Il ne faudrait donc que diriger l’instruction de manière à ce qu’elle présentât de l’agrément à l’enfant et meublât davantage son esprit d’idées intéressantes, fournir des éléments aux occupations de délassement, disposer les localités de manière à ce que la surveillance fût facile et pour ainsi dire forcée, organiser les occupations physiques de manière à ce qu’elles fortifiassent le corps et rendissent le repos nécessaire. Il faudrait en outre une foule d’autres précautions très-minutieuses et qui ne laissent pas que d’être extrêmement importantes, mais que je n’entreprendrai pas de détailler ici. Avec cela non-seulement on préviendra ces habitudes, mais on pourra souvent les détruire si elles existent. Je dis souvent, parce que, lorsqu’elles sont très-enracinées, la guérison présente les plus grandes difficultés et dans ce cas ni les conseils, ni les remontrances, ni les menaces, ni l’affreux tableau des suites, rien ne fait impression sur l’esprit, ou du moins l’effet est si passager qu’il s’efface presque aussitôt¹.