𑀧𑀸𑀡𑀸𑀢𑀺𑀧𑀸𑀢𑀸 𑀯𑁂𑀭𑀫𑀡𑀻 𑀲𑀺𑀓𑁆𑀔𑀸𑀧𑀤𑀁𑀲𑀫𑀸𑀤𑀺𑀬𑀸𑀫𑀺

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Un constat de ces observations.

On peut donc conclure de tout ce qui précède: 1° que l'éducation est une science bien caractérisée; 2° que si l'on trouve si peu de personnes qui l’envisagent sous son véritable point de vue, cela tient à l'absence d'études spéciales sur cet objet; 3° que le retard de l'éducation doit être attribué à ce qu'il y a peu de personnes à même d'apprécier son véritable but, ce qu'elle est, ce qu'elle pourrait être et par conséquent ce qu'il faudrait faire pour l'améliorer. L'éducation est actuellement dans l'état où se trouvait la chimie il y a un siècle. C’est une science qui n'est pas encore constituée et dont les bases sont encore incertaines. On peut de plus en conclure relativement à l'éducation morale en particulier, 1° que les habitudes morales sont le résultat des impressions morales qui déterminent les vices ou les bonnes qualités selon que le sujet y est plus ou moins accessible; 2° qu'il importe par conséquent de donner une bonne direction à toutes ces impressions; 3° qu'elles dépendent entièrement des parents et des instituteurs; 4° que c'est presque toujours leur inexpérience et leur ignorance en matière pédagogique qui est la cause de tous les vices dont on s'efforce trop tard de guérir la jeunesse; 5° qu'on ne peut espérer obtenir un bon système d'éducation, et par conséquent une bonne éducation morale, que lorsqu'on aura une masse d'instituteurs qui comprendront véritablement le but de leur mission et qui auront les qualités nécessaires pour la remplir. En résumé, l'éducation morale est le résultat de l’ensemble des habitudes contractées; ces habitudes sont elles-mêmes le résultat de toutes les impressions qui les ont provoquées, et la direction de ces impressions dépend uniquement des parents et des instituteurs. Le point essentiel à connaître est donc le moyen de n'avoir que de bons instituteurs. C'est là que gît en grande partie toute la question et c'est celle que je vais essayer de résoudre.

L'éducation, disons-nous, est une science particulière qui demande à être étudiée. Le moyen d'y parvenir serait donc de créer une école théorique et PRATIQUE de pédagogie comme on a des écoles de droit et de médecine. On y étudierait tout ce qui tient à l'art de former les hommes. Voici en peu de mots quelles seraient ces études:

1° Physiologie morale de l'homme depuis sa naissance;

2° Influence du physique sur le moral et réciproquement;

3° Étude de tous les genres de caractères, comme celle des divers tempéraments pour la médecine;

4° Études des différentes natures d'impressions et des effets qu'elles peuvent avoir selon le caractère ou tempérament moral;

5° Étude approfondie de toutes les qualités morales, bonnes ou mauvaises, de tous les défauts et de tous les vices et des causes qu'ils peuvent avoir;

6° Étude des moyens propres à prévenir ou à réprimer chaque vice et leur application aux différents caractères;

7° Étude de l'esprit humain, de sa marche progressive, des moyens propres à donner des idées justes, et enfin des moyens les plus propres à se mettre à la portée des divers degrés d'intelligence;

8° Étude et examen critique des diverses méthodes d'enseignement et leur application aux différentes sciences;

9° Étude de la partie hygiénique qui s'applique à l'éducation et des moyens propres à développer le corps et à fortifier la santé sans danger;

10° Il faudrait étudier dans les plus grands détails les dispositions les plus avantageuses d'une maison d’éducation; son organisation intérieure; les moyens d'éviter les abus et les occasions de mal faire; les moyens de profiter des avantages que l'on peut retirer de la réunion d'un certain nombre d'individus; les moyens d'émulation que l'on peut employer sans exciter des passions dangereuses; enfin les qualités qui doivent distinguer un bon chef d'établissement;

11° Il faudrait en outre lire, étudier et commenter tous les ouvrages qui ont été écrits sur l'éducation ou qui peuvent y avoir quelques rapports, tels que ceux relatifs aux facultés morales, aux passions, aux caractères, à l'hygiène, comme en droit et en médecine on étudie et l’on commente les ouvrages et les doctrines des divers jurisconsultes et des médecins.

12° On étudierait enfin l'éducation dans ses rapports avec la religion, et les moyens de combiner ces deux choses, les plus importantes au bonheur de l'homme et de la société, de manière que, basées l'une sur l'autre, elles se servent mutuellement d'appui.

On voit d'après ce court exposé quel vaste champ embrasse l'étude de la pédagogie; mais si jamais la théorie d'une science fut insuffisante, c'est surtout dans celle-ci.