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L’obligation de conduire les élèves aux collèges.

J’ajouterai une dernière observation dont on sent chaque jour l’importance, et que beaucoup de personnes ont faite avant moi; c’est relativement à l’obligation où sont tous les chefs d’institution de conduire leurs élèves aux cours des collèges. Cette obligation est très-préjudiciable aux progrès du mode d’instruction, puisque les instituteurs sont forcés, malgré eux de suivre la routine. Elle est de plus en opposition directe ayec la promesse faite d'accorder une entière liberté et une égale protection à tous les modes d'enseignement; cette promesse devient par cela seul tout-à-fait illusoire; c’est ce à quoi sans doute on n’a pas réfléchi. Il faudrait que l’envoi au collège fût facultatif, ce qui permettrait à chacun de mettre ses vues à exécution. On dira sans doute que cette obligation leur est imposée pour assurer le succès des études, attendu que dans les collèges elles sont plus soignées qu’elles ne peuvent l’être dans les institutions particulières, et pour exciter l’émulation à un plus haut degré.

Je répondrai à la première objection que les chefs d’institution qui se chargeraient entièrement de l'instruction seraient d’autant plus intéressés à la soigner qu’ils auraient une plus grande responsabilité. D’un autre côté, une chose qui nuit essentiellement au succès des études de la généralité des jeunes gens, c’est, outre le vice de la méthode, le grand nombre de ceux qui participent à une même leçon, ce qui met les professeurs dans l’impossibilité absolue de donner des soins individuels; aussi est-il bien reconnu et avoué, par les professeurs eux-mêmes, que sur cent il y en a tout au plus dix qui réussissent et que l’on soigne au détriment des autres; le reste végète ou se décourage. Relativement à la seconde objection, je ferai observer que l’émulation n’est excitée, en général, que chez les plus forts; mais que les neuf dixièmes sont complètement découragés par la difficulté qu’ils éprouvent à surpasser la masse qui se trouve devant eux, et dans ce nombre il y en a beaucoup qui ont de l’intelligence; mais ayant la conception moins prompte ou moins de mémoire, ils restent derrière ceux qui ont souvent moins de bonne volonté, mais plus de facilité. L’émulation pourrait continuer à être excitée, soit par des distributions de prix dans chaque collège, ainsi que cela se pratique; soit par un concours général qui devrait avoir lieu dans chaque académie, et auquel seraient admis indistinctement ceux qui suivraient ou ne suivraient pas le collège. Pour éviter une affluence inutile, il y aurait des examinateurs chargés d’examiner les élèves qui leur seraient présentés par les chefs d’institution et par les collèges, et parmi lesquels ils choisiraient ceux qui pourraient être admis d’après leur instruction. Si l’on voulait éviter le surcroît de frais occasionés par le nombre d'examinateurs qui seraient nécessaires, on pourrait obliger les élèves qui se présenteraient à payer un droit d’examen.