𑀧𑀸𑀡𑀸𑀢𑀺𑀧𑀸𑀢𑀸 𑀯𑁂𑀭𑀫𑀡𑀻 𑀲𑀺𑀓𑁆𑀔𑀸𑀧𑀤𑀁𑀲𑀫𑀸𑀤𑀺𑀬𑀸𑀫𑀺

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La difficulté de trouver de bons maîtres.

Il y a dans l’éducation publique un point qui, jusqu’à présent, a fait le désespoir de tous les chefs d’établissement; c’est la difficulté de trouver des employés capables de seconder. Souvent un instituteur peut avoir les meilleures idées, mais il se trouve entravé par l’ignorance, la mauvaise volonté, l’inexpérience, en un mot souvent par l’ineptie de ceux qu’il est obligé d’employer; heureux encore quand il ne rencontre pas des hommes vicieux.

Je dois sans doute rendre justice aux soins de l’autorité qui oblige les chefs d’établissement à lui envoyer tous les mois l’état de leur personnel et une note détaillée sur les causes du renvoi d’un maître; si ces causes sont graves, il est interdit; mais n’est-il pas certain qu’un instituteur peut faire de fort mauvais sujets, qu’il peut ne pas avoir les qualités nécessaires pour son état sans être un ivrogne ou un libertin. L’autorité l’interdira-t-elle pour n'avoir pas assez de zèle, assez d'attention, une assez bonne manière d’enseigner, pour avoir un caractère trop mou ou trop vif? Non, elle ne peut atteindre par les moyens qu’elle emploie que les hommes réellement pervers. Cependant il n’est pas de chef d’institution qui n’avoue avoir souvent éprouvé plus de peine avec ses maîtres qu’avec ses élèves. Il en résulte des changements continuels qui portent un préjudice incalculable aux élèves. On le sent bien, mais on y est forcé. C’est là le plus grand obstacle que j’aie rencontré depuis que je suis à la tête d’une maison, celui qui a le plus entravé mes idées, par la difficulté de trouver des personnes assez portées de bonne volonté, assez intelligentes, assez zélées pour faire avec discernement ce que je ne pouvais faire seul. Cependant, pour être juste envers tout le monde, il faut avouer que tous les chefs d’institution ne font pas toujours ce qu’il faudrait pour s’attacher leurs maîtres; il y en a beaucoup qui les rebutent ou par leur dureté, ou en les mettant souvent dans une position très-fausse vis-à-vis de leurs élèves, ou en ne ménageant pas assez leur amour-propre, ou enfin par mille humiliations auxquelles tout homme qui a le sentiment de sa dignité est sensible; mais il est de fait qu’il est si difficile d’en trouver de bons qu’on est souvent rebuté d’avoir pour eux des égards dont ils ne tiennent point compte et qu’ils ne font rien en général pour qu’on puisse s’attacher à eux.