𑀧𑀸𑀡𑀸𑀢𑀺𑀧𑀸𑀢𑀸 𑀯𑁂𑀭𑀫𑀡𑀻 𑀲𑀺𑀓𑁆𑀔𑀸𑀧𑀤𑀁𑀲𑀫𑀸𑀤𑀺𑀬𑀸𑀫𑀺

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L'importance de l'organisation des institutions.

Dans l'éducation publique, l'organisation des institutions est une chose de la plus haute importance. Si elle est vicieuse, l'éducation y sera nécessairement mauvaise. Tout doit y être combiné, calculé, de manière à répondre à l'objet qu'on se propose. Il ne suffit pas que le local soit sain, bien aéré, qu'il y ait un jardin, de vastes dortoirs; il faut une disposition de détails propre à empêcher tous les abus et à éviter aux enfants les occasions de faire le mal: car si on réfléchit bien à toutes leurs fautes, on verra qu'on peut en éviter la plus grande partie. Ceci est un point très-important que je développerai dans un ouvrage complet sur la pédagogie. Il ne faut pas croire que ce soit peu de chose que de bien organiser une institution et surtout que de veiller au maintien de cette organisation. Cela exige de la part du chef de l'expérience, de la fermeté, de l'activité, une grande présence d'esprit et une étude toute particulière de tout ce qui tient à cette organisation. Si la carrière de l'éducation en général exige des qualités spéciales, ces qualités doivent être poussées à un degré bien plus élevé lorsqu'on est à la tête d'une maison, puisqu'on doit diriger et surveiller le moral, l'intelligence et le physique d'un nombre quelquefois très-considérable d'individus dont on doit apprécier toutes les actions et approfondir le naturel, à l'égard desquels il faut à chaque instant modifier sa manière d'agir pour l'approprier aux différentes nuances de caractère et que l'on doit se surveiller soi-même avec plus de sévérité encore qu'on ne surveille les autres; il faut en un mot un talent tout particulier, et tel qui sera excellent instituteur pourra être fort mauvais chef d'établissement. Aucun motif d'amour-propre ou de présomption ne m'a dicté ces réflexions et je suis loin de vouloir rien en induire qui me soit personnellement favorable, au détriment de qui que ce soit. J'ai fait, il est vrai, une étude particulière de l'art de l'éducation; cette étude m'a montré tout ce qui était nécessaire pour le remplir et me fait faire chaque jour des efforts pour acquérir ce qui me manque.

Si toutes les institutions étaient organisées convenablement, si tous les chefs avaient l'instruction nécessaire, je ne parle pas de l'instruction scientifique, mais de celle qui est propre à la chose, l'éducation ne tarderait pas à s'améliorer sensiblement. Les moeurs surtout, qui y sont quelquefois si dépravées, se purifieraient facilement; parce qu'on apprendrait à connaître les véritables moyens de prévenir les vices qui font tant de ravages parmi les jeunes gens. Les mauvaises moeurs sont toujours la conséquence d'une mauvaise organisation et les moyens de les prévenir font partie des études pédagogiques que je propose d'établir. Ces moyens ne consistent pas uniquement dans la surveillance; car quelque minutieuse qu'elle soit, il y a une foule de circonstances où les enfants peuvent s'y soustraire; mais bien dans l'application de certains principes hygiéniques qui demandent une étude particulière et qui reposent sur la connaissance de l’organisation humaine. Je reviendrai tout à l'heure sur ce sujet qui mérite l'attention la plus scrupuleuse de tous les hommes voués à l'éducation, des parents et du gouvernement.