𑀧𑀸𑀡𑀸𑀢𑀺𑀧𑀸𑀢𑀸 𑀯𑁂𑀭𑀫𑀡𑀻 𑀲𑀺𑀓𑁆𑀔𑀸𑀧𑀤𑀁𑀲𑀫𑀸𑀤𑀺𑀬𑀸𑀫𑀺

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Le rôle important des femmes.

S’il est important de bien diriger l’éducation des hommes, il ne l’est pas moins de soigner celle des femmes. Leur influence dans la société, la première éducation dont elles sont chargées, doivent mériter à cet égard toute l'attention d'un gouvernement qui s'occupe réellement d'assurer le bonheur de sa nation. Sous le rapport de l’instruction, l’éducation des femmes est meilleure que celle des hommes. Il est rare de trouver une jeune personne de douze ou treize ans bien élevée qui ne sache bien sa langue et quelquefois une langue étrangère, la géographie, l’histoire et le calcul. Cependant on semble oublier qu’elles doivent être avant tout épouses, mères et maîtresses de maison, pour ne songer qu’à leur donner les talents qui peuvent les faire briller dans le monde. Outre les connaissances qui font en général partie de leur instruction, pourquoi néglige-t-on celles qui ont un rapport immédiat avec les fonctions auxquelles la nature les a destinées. L’économie domestique pratique et théorique, l’administration d’une maison, la connaissance parfaite des devoirs de mère et d’épouse et l’art d’élever les enfants sont les parties les plus importantes de l’éducation des femmes, et ce sont celles qui sont partout négligées. Les femmes sont toutes institutrices nées. Elles seules sont chargées de la première éducation, elles seules dirigent les premières impressions que reçoivent tous les hommes et président en quelque sorte à leurs destinées. Comment peuvent-elles s’acquitter d’un devoir aussi important si elles n’ont pas l'instruction nécessaire? C’est pourquoi je regarde l’étude de la pédagogie comme aussi importante pour elles que pour les instituteurs.

Que l’on juge des résultats que l’on obtiendrait si l’éducation d’une nation entière pouvait être dirigée convenablement depuis le berceau jusqu’à l’entrée dans le monde par des personnes habiles. Combien la société n’y gagnerait-elle pas en très-peu de temps ! Ce n'est cependant pas une chose bien difficile à exécuter, et je ne crois pas que ce soit là une idée chimérique ni le rêve d’un systématique. Si les femmes connaissaient l’art d’élever la jeunesse, non-seulement elles dirigeraient convenablement l’éducation de la première enfance; mais elles seraient de plus à même de surveiller l’éducation ultérieure; elles ne seraient pas si souvent la dupe de leurs propres préjugés ou du charlatanisme. Je me suis attaché, dans le plan que je viens de tracer, à n’émettre aucun principe systématique qui pût rendre son exécution difficile. Si j’avais voulu l’établir d’après les circonstances les plus favorables, j’aurais supposé dix ou douze enfants de même âge et de même intelligence dirigés par un précepteur entièrement dévoué qui sacrifierait sa propre existence pour ses élèves, qui ne les perdrait de vue ni jour ni nuit. J’aurais supposé des parents assez riches pour faire pour ces dix enfants les dépenses qu’on aurait faites pour soixante, et assez éclairés pour les faire avec discernement et utilité. J’aurais supposé ce petit établissement, non dans Paris, mais dans une belle contrée où les agréments de la vie champêtre seraient réunis aux occupations sérieuses. J’aurais prescrit d’aller leur donner des leçons d’histoire naturelle à la campagne, de les instruire en conversations et en se promenant. J’aurais conseillé à l’instituteur de faire voyager ses élèves pour leur faire étudier par eux-mêmes les moeurs des peuples et visiter les lieux historiques. J’aurais surtout supposé cet instituteur parfaitement libre de toute influence extérieure et pouvant agir sans être contrarié par qui que ce soit. Ce serait sans contredit un fort beau plan, mais qui conviendrait à une famille sur mille. Il faut parler pour la masse et non pour les individus qui ne sont en quelque sorte que des exceptions. C’est pourquoi je me suis plus attaché à ce qui concerne l’éducation publique que l’éducation particulière, et je ne crois émettre aucune vue qui ne soit facilement praticable; c’est ce que m’ont démontré une expérience de dix ans et l’étude des résultats obtenus par les hommes remarquables qui ont consacré leur vie à l’amélioration de l’éducation. La condition la plus essentielle à mon avis, celle dont on ne s'est jamais occupé, c'est l'étude de la pédagogie; celle-là répond en quelque sorte à tous les besoins, parce que lorsqu'on aura des instituteurs instruits dans l’art qu’ils pratiquent, les abus cesseront, les méthodes s’amélioreront et les institutions réuniront bientôt toutes les conditions indispensables à une bonne éducation.

Pestalozzi un réformateur crédible pour l’éducation des paysans pauvres.

Pestalozzi un réformateur crédible pour l’éducation des paysans pauvres.